Cherche encore...

La demoiselle avait délaissé les punks croisés au bâtiment pour finalement reprendre la route, ils n'avaient pas eu les informations qu'elle désirait et -ne se décourageant pas pour autant- s'était remise en route. Le paysage lui avait montrer des bâtiments plus ou moins étranges, un cimetière, des ruelles tortueuses et ce qui semblait être une prison, ou en tous cas ça se rapprochait de l'idée qu'elle en avait. Finalement, elle avait échoué au stade. Enjambant plusieurs cadavres à l'entrée en soulevant sa jupe, Aëlia, observa les sourcils froncés le paysage qui s'offrait à elle. Une grande étendue plane sur laquelle gisaient ci et là des corps. Jeunes et adultes semblaient être les principales victimes. D'ailleurs elle n'avait que peu vu de cadavres de personnes âgées depuis le début de son périple. Probablement qu'ils mourraient chez eux? Elle n'aurait su le dire.

*C'est lugubre et idéal pour un traquenard..*Pensa t-elle en délaissant le pan de sa robe.

L'adolescente se dirigea ensuite vers un robinet, fit quelques mètres sur la pelouse, l'atteint enfin et le tourna sans grand espoir.
Comme à l'accoutumée, rien n'en sorti, elle soupira lassée et s'apprêta à rebrousser chemin lorsqu'un cri attira son attention.

Heiks était sorti de l'établissement scolaire dans lequel sa bande s'était établie au petit matin. Leur objectif du jour était de calmer des conflits entre les gangstas et des survivants isolés. Le conflit faisait rage près de leur territoire, et le groupe de punks craignait les retombées sur leur groupe.

Ils avaient cherché les responsables toute la journée, armés d'armes rudimentaires mais efficaces, telles que des battes de baseball cloutées. Certains avaient tout de même préféré s'armer d'un fusil à pompe. Mais pour Heinks, la seul arme valable était une poupée, recousue de partout, au visage de tueuse.

Serrant la poupée d'une main contre lui, il avait accompagné les autres jusqu'à la banlieue, car selon une enquête menée à la va-vite, ils pensaient savoir où se trouvaient les gangstas responsables. Ce n'était en réalité qu'un get-appens.

Le sang coula autour d'Heiks, lui-même subit d'importants traumatismes. Le sang des punks et des gangsta salit sa peau, et il s'en couvrit de lui même en tuant, en arrachant la vie à ses adversaires. Tous ses frères finirent par tomber au combat, ou par s'effondrer, à bout de forces, mourants. Dès ce moment, où l'échec et la mort offrirent leur odeur à ses narines, il ne put plus combattre face aux gangstas toujours plus nombreux, et toujours mieux armés, qui sortaient des immeubles.

Il courut.

Il courut aussi vite que sa jambe en sang pouvait le lui permettre, sa poupée serrée contre le torse, elle-même blessée à la jambe, laissant apparaître de la mousse. Heiks avait tué, ce soir là. Mais le sang de ses victimes se mélangeait à celui qui évacuait son corps. Ils avaient perdu, et il était désormais seul dans un monde bien trop grand pour lui, bien trop grand pour quelqu'un de seul comme lui. Il n'avait aucun téléphone, et aucun moyen d'appeler les autres pour qu'ils viennent le chercher. Il devrait s'en sortir seul.

Il courut dans une direction qu'il ne connaissait pas, sentant derrière lui les ennemis, les assassins de ses frères punks, qui voulaient lui infliger le même sort. Des larmes de douleur, autant psychologique que physique, fuyaient parfois de ses yeux. Dans ces punks, désormais morts, il y avait Zeroth, qui l'avait toujours protégé, comme un grand frère, ou un père. Et il avait protégé Heiks cette fois-ci encore, ce qui lui avait coûté la vie.

Arrivant à un stade désertique, jonché de cadavres calcinés, sa jambe ne supporta plus son poids. La douleur le piqua, le tortura, et il s'effondra sur le sol en un cri effroyable, sur le ventre. Sa jambe saignait, son bras était profondément entaillé. Il regarda avec difficulté derrière lui, en respirant fort. Très fort. Le stress, la fatigue, la douleur. La faucheuse tenait bien le fil de sa vie, et était prête à le rompre à tout moment. Mais autour d'Heiks, il ne semblait y avoir personne. Sauf...

Une ombre, qui venait de le voir, lorsqu'il avait crié, à l'autre bout du stade, semblait s'approcher. Il serra un peu plus contre lui sa poupée, et tenta de recoudre à partir de rien l'objet. Juste avec les fils qui dépassaient. Sa poupée devait tenir debout pour un éventuel combat. Il ne se laisserait pas faire, malgré son état. Non, il rentrerait, et les punks enterreraient Zeroth. Ils iraient en banlieue et se vengeraient, et Zeroth aurait sa sépulture.

Alors que ces pensées traversaient son esprit, il sanglotait, fixant l'ombre qui s'approchait. Il sécha ses larmes, et tenta de rester fort, pour pouvoir se battre à mort s'il s'agissait là d'un ennemi.

Beu avançait tranquillement vers le stade, si le tuyau était bon, ce qu'il venait chercher ne risquait pas de s'envoler, il avait croisé un quart d'heure plus tôt son copain le S.D.F, qui essouflé lui avait dit que des gangsta avaient saignés des punks aux alntours du stade il y avait peu de temps, qu'obtenir cette info a faillis lui couter chère qu'il comptait sur Delta pour prendre le risque d'aller là bas de prendre les objets de valeurs et de partager ensuite.
Beu qui n'avait rien de mieux à faire et n'avait pas assez d'ego et d'argent pour renoncer à être un détrousseur de cadavre avait accepté et c'est pourquoi il se dirigeait vers le stade.

Beu n'était jamais entré dans ce stade, sans doute dûs au faible interêt qu'il portait au sport. Il passa devant un guichet là où devait se tenir, des C.R.S contrôlant les supporters à la recherche d'éventuels hooligans.
Mais dès qu'il entra dans le stade il s'arrêtta, ce ne fût la vue des cadavres qui le surprenait, puisqu'il avait été prévenus, mais celle s'une autre silhouette qui semblait être une jeune femme. Il ne reconnût pas de vêtements propres à une certaine caste, mais ça ne voulait pas dire grand chose.
Beu choisit de rester là où il était afin d'observer ce qu'il allait se passer.

Aëlia avait frissonné toute entière. Un tel cri, cela faisait longtemps qu'elle n'en avait entendu. Par réflexe et par crainte, elle avait ramené les bras sur sa poitrine et cherché du regard d'où avait bien pu émaner une telle souffrance. Elle dégluti, anxieuse puis observa le sol, à la recherche de quelque chose pour se défendre au cas où. Mais rien ne trouva grâce à ses yeux, rien de fiable ; elle avança plus ou moins au hasard jusqu'à ce que quelque chose bouge. Quelque chose ou quelqu'un. La demoiselle était trop loin pour pouvoir en juger, mais dans son esprit résonnait ce cri déchirant, un cri qui appelle à l'aide. Une partie d'elle lui disait de courir, n'importe où mais loin, très loin d'ici, tandis qu'une autre, plus curieuse, ne pouvait se résoudre à détourner son regard de cette forme mouvante. Sans réellement savoir pourquoi, elle avança tout de même. Son cœur battant la chamade, faisant vibrer ses tempes, sa respiration plus courte, elle avançait, craignant de tomber malgré tout nez à nez avec un mutant.

Quand enfin elle distingua quelque chose, elle vit un amas de boucles, longues mais sales, comme tachées. La surprise s'imprima sur son visage.

*Une fille? Ici? Toute seule? Une solitaire?*

Mais en se rapprochant elle comprit que c'était différent, ça ressemblait à une fille mais ça n'en était pas une. Un hochet de surprise lui échappa quand elle comprit enfin qu'il s'agissait d'une poupée, d'une poupée terrifiante. L'adolescente se figea, la forme qui avait bougé ce n'est pas la poupée, non c'était autre chose, c'était un garçon. Sans savoir comment réagir, elle resta là, un peu bête.

*Est-ce lui qui a crié? Pourquoi?*

Ses yeux passèrent du jouet à son propriétaire, il ne paraissait pas très âgé mais très mal en point.

*Que lui est-il arrivé?*

Remise de sa surprise, Aëlia s'avança avec précaution, elle avait vu d'autres mourir pour moins que ça.

-Est-ce que...vous allez bien?

La question était stupide -profondément stupide- mais elle n'avait pas pu s'en empêcher ; il n'y avait qu'ainsi qu'elle pouvait signaler sa présence sans signe préalable de combat.

Heiks leva les yeux vers la silhouette qui était maintenant près de lui. Elle semblait plutôt jeune, et ne semblait pas appartenir à la caste des Gangstas... Ni à aucune caste, d'ailleurs. Elle avait l'air de sortir d'une autre dimension, de ne pas être de cette époque chaotique. Il ne sanglotait plus, mais restait sur ses gardes. Si elle n'appartenait pas à une caste, ça ne l'empêcherait pas de faire quelque chose d'inattendu. D'ailleurs, les punks parlaient parfois de ces "neutres". Certains étaient, paraissait-il, encore plus dangereux que les castes. Après avoir plus ou moins crié au vu de sa poupée, l'étrange fille lui adressa la parole :

- Est-ce que...vous allez bien ?

Heiks s'étrangla presque en entendant la question. Il se vidait plus ou moins de son sang, même si ça commençait à ralentir, et était couvert de traces de coups, de sang, de terre et de sueur, allongé pitoyablement au milieu d'un stade jonché de cadavres. La question était à 100% rhétorique, et n'était incluse dans ce dialogue que pour initier la conversation et montrer que les intentions de son interlocutrice n'étaient en rien mauvaises. Ou alors, elle était folle, comme ce type qui installait l'électricité dans leur repère en ce moment même. Une fois, Heiks lui avait adressé la parole, et il n'avait rien pu comprendre de la conversation.
Il leva ses yeux vides de pupilles vers elle, et articula sans trop devoir faire d'efforts :

Non, pas vraiment...

Il s'appuya sur son bras le moins abîmé pour se relever, mais ce fut un geste pitoyable qui le fit à peine tenir quelques secondes avant qu'il ne se réécroule. Il ramena un peu sa poupée couverte de sang contre lui, la tête de nouveau baissée.

Un petit silence régna quelques instants. Puis il leva doucement ses yeux éclairés d'une lumière surnaturelle vers elle, même si un seul demeurait visible, l'autre étant masqué par les cheveux du jeune punk.

Tu... Vous... Vous pouvez m'aider à m'asseoir ?

Il ne voulait pas rester dans cette position ridicule au milieu des cadavres. Son coeur à lui battait encore, et il avait déjà été blessé. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de demander de l'aide, mais il ne voulait pas rester allongé là jusqu'à s'endormir, et ne jamais se réveiller. La position assise lui conviendrait mieux.

Lorsqu'il put la discerner il lui sembla que la surprise ne fut pas la seule à parcourir son regard. Il y avait autre chose. Comme toujours. Elle était habituée, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, sa façon de parler...manifestement cela intriguait. Elle ignorait pourquoi mais c'était un fait, une réalité. Sa première réponse lui arracha un sourire gêné et la question suivante lui fit ouvrir de grands yeux. Non pas qu'elle fut particulièrement étonnante, mais l'hésitation qui s'y était glissée, elle, l'avait surprise.

L'adolescente acquiesça seulement, enjamba un corps puis vint se positionner aux côtés du garçon. Aëlia s'agenouilla, l'observa quelques secondes puis plaça ses mains de chaque côté des côtes du brun ; en ayant soin d'une part de vérifier que ce n'était pas une manœuvre pour la tuer et d'autre part pour ne pas le blesser encore d'avantage. Dans sa tête résonnait encore le cri qu'il avait poussé. Aux prix d'efforts laborieux ils parvinrent enfin à une position qui n'engendrait pas trop de gémissements.

Intimidée d'une proximité qu'elle n'avait eu avec un garçon depuis un temps certain, elle ne put le regarder dans les yeux qu'un bref instant avant de lui souffler.

-Vous savez, vous pouvez me tutoyer si vous voulez. Un battement de cils suivit ses propos.

*Qu'est-ce que...?*

Il lui avait semblé voir quelque chose briller un peu plus loin, mais en dépit des allers et retours de son regard sur les corps autour, elle ne distinguait à présent plus rien de ce genre.

*J'ai du rêver*

Une autre constatation l'étonna alors, et cette fois elle se retourna d'un bloc vers le jeune homme. Sa main posée sur la paume de ce dernier avait fait le lien entre ce pouls étonnamment élevé et l'état du brun. Réalisant que l'action pouvait paraitre douteuse, elle baissa les yeux et -sans lâcher son vis à vis- fouilla dans sa poche. Aëlia en extirpa une gourde cabossée et interrogea du regard avant que les mots ne suivent:

-C'est de l'eau. Tu en veux?

Un silence de réflexion s'installa alors entre les deux jeunes gens.

La jeune femme s'était penché sur un cadavre.
Beu de son coté réfléchissait à toute vitesse :
"A moins que cette fille soit necrophile, elle a le même projet que moi, à la seule différence que je suis armé."
Puis il vit que la fille semblait parler au "cadavre".
"Apparement les gangstas sont beaucoup moins dangereux que ce qu'on disait. Mais que projette cette fille?"
Tout à coup, la jeune femme leva la tête en direction de Beu.
Ce dernier se glissa le plus vite qu'il pût derrière un colonne.
"Si je suis repéré, les choix qui s'offriront à moi seront beaucoup plus limités."
Il continua d'attendre serrière la colonne jetant des coups d'oeil furtifs de temps en temps.

- Vous savez, vous pouvez me tutoyer si vous voulez.

Heiks hocha la tête, puis avala sa salive avec un peu de difficulté, encore un peu essoufflé. La jeune fille regarda autour d'eux. On pouvait facilement se demander si elle faisait signe à un allié, si elle se méfiait, ou si elle avait seulement cru voir quelque chose.
Elle sembla ensuite vouloir montrer qu'elle était bel et bien là en paix, et que ce geste n'avait rien d'une preuve de l'organisation d'un traquenard quelconque. Elle sortit une gourde cabossée de sa poche, et la lui tendit.

- C'est de l'eau, tu en veux ?

Il hocha de nouveau la tête, avant de lui arracher la gourde des mains. Il but une gorgée d'eau, les yeux fermés, comme si c'était un évènement plus que rare. Puis il avala encore deux autres gorgées, en profitant presque autant. Il s'essuya finalement la bouche, et lui rendit la gourde. L'eau n'était pas une denrée rare, mais elle ne courait pas non plus les rues. Il préférait donc en boire le minimum, ne serait-ce que pour éviter d'avoir des comptes à rendre.

Merci.

Après un court silence, il crut enfin bon d'ajouter quelque chose. Il leva brièvement vers elle ses yeux dénués de pupilles, puis fixa un coin du stade.

Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais je pense que nous ne sommes pas seuls annonça-t-il, tout en indiquant d'où on les observait d'un petit coup de menton.

Le garçon but un peu et après un remerciement confirma ses doutes. Un petit soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle rangeait la gourde, après un coup d'œil furtif vers le lieu indiqué.

-Un ami à toi?

Devant l'absence de réponse elle déduisit à regret que non.

-Tu as de quoi te défendre au cas où...?

Elle n'acheva pas, c'était inutile. De plus elle sillonnait du regard ça et là les corps, espérant trouver quoique se soit d'utile à sa survie, mais là encore, rien ne correspondit.

*Je suis mal...Bon pas de panique rien ne dit que c'est un ennemi...*

-Tu peux te relever?

Qui que se soit, il ne faisait jamais bon resté trop longtemps au même endroit -particulièrement avec un blessé- si on était épié. Douloureuse leçon que celle-ci, une vilaine cicatrice sous sa manche droite en était d'ailleurs le seul signe apparent. La demoiselle frissonna, elle n'aimait pas se rappeler cet épisode, devoir se recoudre le bras ne figurait pas parmi ses meilleurs souvenirs...

Tachant de reprendre son sang froid, elle analysa les alentours: l'entrée était proche mais manifestement surveillée, le grillage du stade était par endroit affaissé mais pas assez pour leur permettre de passer, et seule une porte à l'allure douteuse à l'autre bout du terrain semblait être une esquisse de sortie. Une grimace orna son visage. La prochaine fois elle y réfléchirai à deux fois avant de s'aventurer dans un lieu au hasard.

-Tu as une idée de comment sortir d'ici? Murmura t-elle comme si elle n'osait avouer qu'elle-même ne voyait aucune solution se profiler.

Les deux épiés à présent regardaient dans sa direction, cela ne pouvait signifier qu'une chose : Il était repéré.
Beu marmona à voix basse un certains nombre de jurons dans deux u trois langues différentes, puis il réfléchit aux options qu'il lui restait :
"-Fuire, attendre, aller à leur rencontre pacifiquement ou les attaquer."
Il écarta la première possibilité, ces reserves de nourritures commençaient à baisser sérieusement, ce détroussage de cadavre était une trop belle opportunité pour qu'il fuit.
Puis la dernière option, même si un blessé et une jeune femme ne représentait pas un énorme danger, il avait appris par le pasé à se méfier des apparences et rien ne lui disait le statut de ces deux personnes, ainsi même s'il réussisait à s'en débarasser rien ne lui disait qu'une vendetta serait organiser, son "ami" le S.D.F n'hésiterait pas à le dénoncer pour quelques vivres et cela terminerait trés mal pour Beu. Donc il vallait mieux les attaquer en dernier recours et si ça tournait mal s'occupper de son ancien ami.
Il restait deux options, puis il se dit que s'il restait dans cette position il laissait le libre champ d'action aux deux épiés et que ça ne vallait pas la coup tandis que s'il avançait vers eux tranquillement il y avait peu de chance qu'ils l'attaquent étant donné l'effet de surprise, le piètre état du blessé et la faible agressivité (apparente) de la fille.
Il contourna donc la colonne et s'avança vers eux, les mains dans les poches, la gauche étant vide, la droite tenant son desert eagle qui, malgrès la taille de la poche, laissait entrevoir sa forme.
Beu regrettait ce détail qui lui donnait une apparence agressive, mais avait décidé qu'au moindre geste brusque des deux potentiels adversaires, il n'hésiterait pas à faire un carton.

- Un ami à toi?

Trop concentré pour tenter de deviner ce qu'ils avaient face à eux, estimé par Heiks comme un danger, il ne répondit pas, n'entendant même pas la question.

- Tu as de quoi te défendre au cas où...?

Il se réveilla, et hocha la tête. Sa poupée était là. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, elle n'avait pas de nom. Non pas parce qu'il n'en avait pas trouvé, mais parce qu'il estimait qu'il n'y en avait pas besoin. En quoi nommer une poupée la rendrait plus importante ? Cela la rendrait plus humaine. Mais lui, n'était pas réellement humain, alors la rapprocher de lui était préférable.

- Tu peux te relever?

Elle le maternait. Il toucha une de ses plaies, émit un petit sifflement aspiré à cause de la douleur, mais il se releva finalement, en boitillant légèrement, sa poupée serrée contre lui, et la tête légèrement baissée, par réflèxe, pour masquer son visage.

Ça va, oui..., ajouta-t-il.

La jeune fille se pencha vers lui, sans que cela ne se voie trop, et lui chuchota une question qu'il redoutait.

-Tu as une idée de comment sortir d'ici?

Il secoua discrètement la tête, et pressa un peu plus sa poupée contre lui.

Non, aucune...

De toute façon, il était trop tard. Sortait des fourrés un homme étrange, qui semblait se forcer à adopter une démarche nonchalante et pacifique. Heiks était trop faible pour attaquer pour rien, mais il savait qu'ici, il ne fallait pas se fier aux apparences. Des punks lui avaient déjà tiré dessus, car il s'agissait en réalité de tueurs à gage au services des gangstas. Des alliés avaient déjà tué ses proches pour leurs propres fins.

Alors que la silouhette approchait, on voyait distinctement la forme d'une arme dans la poche de celle-ci. Il n'avait pas l'air de quelqu'un de stupide, ni d'appartenance à la moindre caste. Plutôt le genre qui penche pour qui le lui demande, en échange de ce qu'il désire.
Pas de l'argent, espérait Heiks, puisqu'il n'avait presque plus cours.

Le jeune mutant masqua le bas de son visage sous celui de sa poupée ne laissant au final qu'apparaître entre ses cheveux, et la longue crinière couvrant l'échine du jouet, un oeil brillant d'une lumière surnaturelle, et une joue couverte de traces de combats et d'expériences dont il avait fait le fruit.

Il ne voulait pas parler, parce qu'il n'avait rien à dire. Il voulait qu'on ne voie pas son visage ou celui de sa poupée. Il voulait que l'homme parte ou le ramène chez lui, avec la jeune fille. Il voulait qu'elle prenne les devants, ou que l'inconnu le fasse, et qu'il n'aie qu'à intervenir selon ce qui se déroulerait. Il n'était pas un diplomate.

Beu avançait toujours aussi lentement, sans que sa main ne lâche.
Plus il approchait, plus il était crispé.

Des souvenirs de guerre lui revinrent. Dans un il fouillait une maison pleine de cadavre, et soudain l'un d'entre eux se levait et se mettait à lui tirer dessus, Beu avait été touché, était tombé, puis avait sombré dans le combat.
Il s'était réveillé plusieurs jours plus tard dans un lit d'hopital militaire et avait pris là la décision d'être vigilant constament de faire attention au moindre petit détail.

Alors qu'il songeait à ses souvenirs en marchant l'homme à terre leva quelquechose qui resemblait à un bout de chiffon.
Peut-être que le geste fût trop brusque à moins que ce soit Beu qui aît été trop tendûs.

Mais quel qu'en soit la raison, Beu réagit automatiquement.
Il sa baissa en dégainant son arme le plus rapidement possible.
Puis il fit une roulade au sol sur le coté et tira le plus rapidement possible deux fois sur les deux personnes.
lancer de dé : 5
Le résultat fût minable. Beu n'avait pas pris le temps de viser, ce qui était voulûs car il recherchait avant tout à se couvrir plutôt que de les neutraliser.
Les deux passèrent donc à coté.
Ce qui n'était pas prévus par contre ce fut le recul de l'arme qui le projeta au sol le blessant légèrement à l'épaule.

Alors qu'elle cherchait les mots justes pour établir un premier contact, Aëlia ne put que se recroquevillée sur elle-même lorsque la salve retentie. Un cri aigu déchira le silence qui flottait jusque là dans l'air. Elle regarda l'homme hagarde, sans comprendre ce qui avait pu justifier un tel geste, sans salve qui plus est.

-Non mais ça va pas?! S'emporta t-elle une fois la surprise passée. Qu'est-ce qui vous prends?! On ne vous a rien fait!

*Ca ne va pas la tête! Il est fou ce mec! C'est bien le moment de tomber sur un barge! Comme si on avait besoin de ça!*

La demoiselle se redressa légèrement, et observa à la hâte l'agresseur.

-Qu'est-ce que vous voulez au juste? Et puis d'abord qui êtes vous?

Elle en bougea pas, considérant que ce maniaque de la gâchette pourrait à tout moment vouloir les tuer sans raison apparente, rien ne lui garantissait qu'ils pourraient se sortir vivants de cet entretient.

*Dire que je n'ai même pas un bâton pour me défendre! Pourvu qu'il ne refasse pas ça...*

Rien autour d'elle ne pouvait être d'une quelconque utilité et la demoiselle n'aurait su dire si profiter de la position inconfortable de son vis à vis pouvait s'avérer plus salvateur que suicidaire. De tous temps sa meilleure arme restait ses mots. L'adolescente n'était pas très diplomate mais s'il ne lui donnait pas le temps d'en dire plus, elle mourrait ici. Cette idée ne l'enchanta guère, elle lui déplu même franchement. Mais là, à part parlementer, elle ne voyait pas comment s'en tirer.

L'homme sembla réagir lorsque Heiks serra sa poupée contre lui. Comme s'il se sentait en danger, face à cette arme. Ce n'en était pourtant pas une. Pas dans ces conditions, en tout cas.

L'inconnu fit un roulé-boulé, tout en dégainant une arme de sa poche. Il tira. Deux fois. Lorsqu'il avait senti que le tir allait venir, Heiks avait serré sa poupée de toutes ses forces contre lui, en fermant les yeux. Il n'était pas du genre à vouloir voir la mort en face.

Il rouvrit son oeil blanc face à un homme à terre, qui semblait avoir mal à l'épaule, mais tenter de le dissimuler. Il avait, de tout évidence, raté son tir, et le retour de l'arme était là.

La jeune fille qu'il avait rencontré il y avait peu était en train de crier sur leur agresseur.

- Non mais ça va pas ?! Qu'est-ce qui vous prends ?! On ne vous a rien fait !

Quant à Heiks, la haine montait en lui. Il se souvint de ce que les punks lui répétaient : "ne leur donne pas une seule chance, Heiks. Ton ennemi n'est pas un ami potentiel. Pas dans ce monde. S'il attaque, riposte."

- Qu'est-ce que vous voulez au juste ? Et puis d'abord qui êtes vous ?

Heiks caressa les cheveux de sa poupée, et ses yeux brillèrent un peu plus. Lorsqu'il lâcha le jouet, il tenait seul debout. Le visage abominable de la poupée accompagné d'un grincement qu'Heiks lui faisait prononcer entraînait toujours la peur de l'adversaire. Le mutant ramassa un genre de bout de fer par terre, et le jeta à sa poupée.

Je me fiche de qui vous êtes. Expliquez-vous, partez, ou mourrez. Vous n'imaginez pas ce dont je suis capable, lâcha-t-il sèchement.

La poupée émit un petit rire horrible pour l'accompagner, du genre qui pourrait glacer le sang de n'importe qui, surtout au milieu d'un tas de cadavres, comme c'était le cas. Ce visage déformé et torturé affiché par l'objet devait couper l'envie de tirer à leur adversaire. En tout cas, personne ne tirait jamais sur cette poupée, au début. Les gens pensaient que ça ne servirait à rien, car c'était une poupée, et donc elle n'avait pas de points vitaux à détruire. Pour rajouter de l'effroi, la poupée mesurait un mètre 20, à peu près. On avait presque l'impression d'être face à une revenante.

L'autre était au sol, mais il pouvait encore tirer. La poupée était sur le qui-vive. Si une balle partait en sa direction, elle aurait le temps de bouger pour l'éviter. Le jeune punk l'espérait, en tout cas. Et si l'autre tirait, il mourrait s'il ratait son coup. Heiks osait croire qu'il l'avait compris.

[L'ordre de passage est donc désormais : Delta - Feder - LSN.]

-Non mais ça va pas ?! Qu'est-ce qui vous prends ?! On ne vous a rien fait !
Cria la jeune fille alors qu'elle venait de se faire tirer dessus
°Apparement j'ai fait une bourde, mais pourquoi a t-il agité ce gros bout de tissue si brusquement."
- Qu'est-ce que vous voulez au juste ? Et puis d'abord qui êtes vous ? redemanda alors la jeune fille.
Beu réfléchit alors à ce qui lui restait à faire, l'hypotèse qu'ils l'attaqueraient ne tenait plus trop la route, à mins qu'ils aient été assez vicieux pour rester de marbre alors qu'il se faisait attaquer, puis lui crier dessus comme s'il s'agissait d'un malentendus.
Non, à ce moment là, c'est lui qui était à terre, il avait une vrai occasion de le neutraliser.
C'est alors qu'il réfléchissait rapidement en les observant que l'homme à terre prit la parole : "-Je me fiche de qui vous êtes. Expliquez-vous, partez, ou mourrez. Vous n'imaginez pas ce dont je suis capable."

LSN a écrit:

La poupée émit un petit rire horrible pour l'accompagner, du genre qui pourrait glacer le sang de n'importe qui, surtout au milieu d'un tas de cadavres, comme c'était le cas. Ce visage déformé et torturé affiché par l'objet devait couper l'envie de tirer à leur adversaire. En tout cas, personne ne tirait jamais sur cette poupée, au début. Les gens pensaient que ça ne servirait à rien, car c'était une poupée, et donc elle n'avait pas de points vitaux à détruire. Pour rajouter de l'effroi, la poupée mesurait un mètre 20, à peu près. On avait presque l'impression d'être face à une revenante.

Delta blémit à la vue de cet horrible spectacle. Le bout de tissu qui lui avait fait d'abord peur inutilement semblait être décidé à ne pas s'arrêter là.
Beu se mit à trembler. Il posa son arme le plus doucement possible à coté de lui, puis leva ses mains vides de façon à qu'elle soit on-ne-peut-plus-visible.
Puis il énnonça d'un voix peu sûr de lui :
"Il s'agit d'un affreux malentendus...
Je ne faisais que passer...
Je ne savais pas à qui j'avais à faire...
J'ai paniqué bêtement..."

Aëlia regarda la poupée s'animer avec stupéfaction et crainte.

*Qu'est-ce que...? Elle...bouge...?*

Un frisson lui parcouru l'échine et une grimace peu rassurante s'immisça sur son visage fin. L'homme qui les avait agressés sembla terroriser et posa son arme au sol, se rendant manifestement. Voir la poupée réagir ainsi n'avait rien de rassurant, même pour lui. Il balbutia quelques phrases qui la laissèrent pantoise.

-Paniqué? Nous serions mort parce que vous avez paniqué...? Elle dégluti avec difficulté, serra le poing et ne bougea pourtant pas.

*Mais à quoi il pensait ce type?*

-Qui êtes vous? Répéta t-elle d'une voix neutre, presque trop lointaine pour paraitre normale. Elle essayait de se calmer pour réfléchir normalement mais ses mots furent plus rapides que sa résolution: Et comment comptiez vous "savoir à qui vous aviez à faire" en nous tuant? Tout ce que vous auriez su c'est comment prendre des vies!

Il était rare qu'elle s'énerve face à un inconnu, d'autant que son acolyte et sa poupée ne semblait pas plus rassurant à l'heure actuelle que le canon d'une arme qu'on aurait pointé dans sa direction ; et pourtant, en cet instant cet homme lui paraissait d'une stupidité affligeante.

*Et c'est sensé être un adulte?*

Puis, aussi soudainement qu'elle était montée, sa colère s'atténua. Elle-même avait par le passé fait des erreurs, plus ou moins graves, il se repentait et n’était plus agressif à présent. L'adolescente émit un long soupir et déclara:

-Bon. Restons calmes. Que voulez vous?

La demoiselle jeta un regard à la poupée, elle n'était pas rassurée en sa présence, c'été tout juste si elle osait bouger, jamais en approchant ce garçon, elle ne se serait douter d'un tel prodige. Son regard se reporta sur l'agresseur, restant sur ses grades, peut-être que leur vis à vis avait également quelques tours dans sa manche.

Alors que la poupée regardait froidement de ses yeux vides l'inconnu qui les avait agressés, Heiks pensait. Devait-il tuer cet homme ?
Leur agresseur tremblait. Il lâcha son arme, et leva les mains, de façon à montrer à quel point il tenait à ce que la poupée recule, puis exprima d'une voix tremblotante :
- Il s'agit d'un affreux malentendu... Je ne faisais que passer... Je ne savais pas à qui j'avais à faire... J'ai paniqué bêtement..."

Heiks le fusilla du regard, et la poupée émit un grincement pour continuer à effrayer l'autre. Alors qu'il allait prendre la parole, la jeune fille fut plus rapide. Serrant le poing, en haîne, elle continuait de l'engueuler :

- Paniqué ? Nous serions mort parce que vous avez paniqué ...?

Heiks était pris par l'envie de tuer cet homme. Mais il n'était pas sûr que ça soit la meilleure chose à faire. Il se tut, la laissant continuer.

- Qui êtes vous ? Et comment comptiez vous "savoir à qui vous aviez à faire" en nous tuant ? Tout ce que vous auriez su c'est comment prendre des vies !

Heiks prit cette phrase pour une demande implicite, et se prépara à envoyer la poupée à l'attaque. Alors que le jouet animé faisait son premier pas en un petit gloussement sadique vers leur interlocuteur, la jeune fille le stoppa net dans son erreur.

- Bon. Restons calmes. Que voulez vous ?

La poupée recula du pas qu'elle venait de faire.

Bon, arrêtons le gaspillage d'énergie. C'est l'heure de calmer le jeu, tout en gardant l'avantage.

Je vous préviens que j'ai la gachette facile, signala Heiks, froidement.
Puis il fit revenir la poupée vers lui, récupéra son bout de métal, et lui ôta la vie. La poupée redevint un simple jouet inanimé, qu'Heiks reprit dans ses bras, et colla à sa poitrine, masquant le visage affreux de l'objet. Ses yeux perdirent un peu de leur luminosité, qui avait grandit lorsqu'il avait utilisé son pouvoir. Il serra le bout de fer dans sa main droite.

Maintenant, relevez-vous, les mains en l'air, et répondez. Je vous demanderai de ne pas tenter de vous saisir de votre arme.

Quel idiot. Il m'a forcé à utiliser mon pouvoir, et maintenant, je passe pour un monstre... 'Chier !

Aprés que les deux interlocuteurs de Beu eûrent fini de lui crier dessus, Beu eût les idées un peu plus clair.
°Apparement, ils n'ont pas d'intentions malveillantes à mon égard, il n'empêche qu'à la moindre occasion, je mets les bouts, moins de temps je serais avec cette espèce de vaudou, mieux je me porterais.°songea-t-il, puis il répondit à la question de la jeune fille :
"-Je ne veux rien de particulier, juste m'en aller, comme je vous le disais précédement je ne faisais que passer."

Aëlia examina l'homme avec attention, il semblait paré pour faire un assaut comme un soldat moyen -du peu qu'elle avait appris à distinguer les soldats- et il ne faisait que passer?

*A qui veut-il faire croire ça?*

Un soupir s'échappa de ses lèvres.

-Admettons. Concéda t-elle. Ca ne nous dit toujours pas qui vous êtes...

La remarque resta en suspens, comme une question difficile à comprendre, ou dont la réponse exige une réflexion préalable.
Elle essayait encore de comprendre mentalement comment la poupée avait pu se mouvoir alors qu'actuellement elle semblait être aussi inerte que n'importe quel jouet. La demoiselle se doutait bien que le garçon était un mutant, mais c'était le "mode d'emploi" nécessaire à la poupée qu'elle ne comprenait pas.

L'adolescente lança un regard à son voisin, la question muette imprimer sur son visage semblait lui demander ce qu'ils feraient par la suite. Difficile ici de se concerter sans que l'homme en est conscience, cela tenait même de l'utopie et à ce qu'elle sache, la télépathie pour elle c'était presque aussi probable en ces temps que le rétablissement de l'ordre dans le monde à l'heure actuelle.

-N'essayez pas de nous rouler parce que nous sommes plus jeunes... Averti t-elle comme pour se rassurer qu'ils avaient un moyen de s'en sortir saufs.

- Admettons. Concéda la jeune fille. Ça ne nous dit toujours pas qui vous êtes...

Heiks restait, quant à lui, silencieux. Il n'était pas un diplomate. Il n'était même pas vraiment attentif. S'il avait l'air de se tenir sur ses gardes, il n'était pas dans la conversation. Il était prêt à réagir en cas de danger, mais il n'écoutait pas vraiment ce qui se racontait autour de lui.

Lorsqu'elle regarda Heiks, il tourna la tête pour croiser son regard. Vous savez, ce réflexe qu'on a, de savoir qu'on nous regarde, par instinct, et de tourner la tête vers lui. C'était ça. Mais à les voir de loin, on aurait pu croire qu'ils communiquaient en silence.

- N'essayez pas de nous rouler parce que nous sommes plus jeunes... lança-t-elle à l'homme.

... Ou je vous tue, et vous mourrez bêtement ici, ajouta-t-il, pour donner cette illusion de commun accord, qui était pourtant inexistant.

Puis il se re-tut, et laissa régner le silence...

-Admettons, concéda t-elle. Ca ne nous dit toujours pas qui vous êtes...
°Apparement la curiosité semble l'emporter sur la rancune°
songea t-il
-N'essayez pas de nous rouler parce que nous sommes plus jeunes...
ajouta-t-elle.
- ... Ou je vous tue, et vous mourrez bêtement ici, ajouta-t-il, pour donner cette illusion de commun accord, qui était pourtant inexistant.
°Enfin pas pour tout le monde...°
-Mon nom ne vous dira rien, et n'a pas réelement de valeur, comme je vous l'ai dit je ne vais pas chercher à rester et préfère que nous nous quitions là en bon termes. Vous pouvez garder mon arme pour le dérangement.
Et puis pour montrer la fermeté de sa décision, mais également car la présence de l'homme à la poupée le mettait mal à l'aise, il tourna les talons et s'en alla en croisant les doigts pour que les autres ne prennent pas mal son départ et le laisse s'en aller tranquilement.

HRP : Mon perso s'en va pour deux raisons, d'abord parceque ça reste crédible : Il flippe et ne veut pas trop contrarier, ensuite je risque de ne pas être là beaucoup ces vacances et préfère libérer vos persos comme je ne ferais pas de RP ces vacances, aprés à vous de voir si vous ne voulez pas le laissez partir.

La demoiselle regarda l'homme s'éloigner, finalement il avait peut-être réellement paniqué, il ne semblait aucunement prédisposé à parler ; compte tenu des conditions elle pouvait l'admettre, rien ne lui garantissait après tout qu'il aurait la vie sauve une fois le dialogue achevé? Rien, ils n'avaient donné aucune indication dans ce sens ; ainsi l'homme partait.

Elle avisa le garçon du regard, puis l'homme et une fois qu'il fut assez loin, s'agenouilla, une main sur le cœur.

*Quelle frayeur!*

L'adolescente prit quelques secondes pour souffler et se redressa ensuite pour se diriger vers l'arme. Elle la ramassa, la jugea plus lourde qu'elle ne l'aurais cru mais se contenta de vérifier le chargeur. Ca ne lui semblait pas être quelque chose de facile à se procurer. Il vaudrait mieux économiser au maximum les balles.

-En tous cas, chapeau, c'était... elle chercha le mot juste ...déroutant de voir ta poupée, comme ça...

Même en se creusant les méninges elle ne voyait pas tellement comment lui demander avec tact ce qui faisait qu'elle s'était animée, était-ce un mécanisme quelconque? A la place, elle se contenta de le fixer, un peu mal à l'aise.

Le type en face d'eux partit plus rapidement qu'il était venu, blême, et appeuré. Il laissa derrière lui son arme. Heiks fut tenté de le ramasser, pendant que la jeune fille s'agenouillait au sol.

Ça va ?, s'enquit-il, de peur de ne la voir s'effondrer au sol.

Il voulut se diriger vers l'arme mais la jeune fille, plus proche, fut plus rapide que lui. Elle se releva, la prit, jeta un oeil au chargeur, et la rangea sur elle. Tant pis. Il avait une arme, de toute façon, pensa-t-il en caressant doucement et plutôt discrètement les longs cheveux de sa poupée, les yeux fixés sur elle. Il releva le regard vers la jeune fille quand elle prit la parole :

- En tous cas, chapeau, c'était ...déroutant de voir ta poupée, comme ça...

Déroutant ? Sans doute... C'était sa poupée... Sa seule vraie amie, sa seule vraie arme. Une chose, un objet, un esclave, mais aussi quelqu'un de fidèle sans qui il était presque perdu. Il savait qu'il était celui qui l'animait, et que ce n'était que du tissu. Mais bon.

Hum... Heureusement qu'il n'a pas eu la bonne idée de tirer dedans...

... Autrement je serais sans doute mort, termina-t-il.
Une seule balle bien placée dans la poupée lui aurait été fatal... Mais il venait de livrer son point faible, ce qu'il réalisa soudain, et il se dépêcha de se rattraper :

... Je n'aime pas la couture... Elle est déjà trop abîmée...

Il marqua un temps d'arrêt, ne sachant pas si sa nouvelle connaissance avait compris que ça n'avait rien de vraiment rationnel... Autant faire croire que c'était un mécanisme. Il préféra le changement de sujet :

Tu te rends quelque part ? Je dois retrouver les miens...

Tandis qu'il parlait, elle fixait la poupée, un peu perdue dans ses pensées. Imaginant l'homme qui se tenait à sa place quelques secondes plus tôt en train de tirer dans l'ennemi qui lui faisait face: une poupée de chiffon. Pas de cri, pas de sang, peut-être le bruit sourd lors de la pénétration de la balle. Rien de plus. Cela lui parut d'une violence atroce et d'une banalité incroyable. Pour lui qui traitait cette poupée comme un demi être, vivant pour le défendre, s'effaçant pour le laisser vivre, y aurait-il perdu plus qu'une arme? S'il y avait eu une âme à l'intérieur de ce corps, les choses auraient été différentes. S'il y avait eu une âme, cet homme aurait-il hésité à tirer une nouvelle salve sur eux?
Aëlia secoua la tête pour se défaire de cette idée, et renchaîna aussi naturellement qu'elle le put avec un demi sourire:

-Sûr la couture c'est pas simple. Surtout par les temps qui courent.

Jadis elle avait chercher durant un temps du fil et une aiguille, ça avait était aussi laborieux que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Interminable quête. Qui une semaine après son achèvement, avait vu les objets magiques se perdre dans d'autres mains.
La réalité reprenant le pas sur son esprit, elle secoua négativement la tête pour la seconde fois.

-Non, je cherchais...de l'eau. Avoua t-elle. Est-ce que je peux venir? S'entendit-elle prononcer en fixant le brun.

La demande était peut-être un peu abusive comte tenue du peu de temps depuis lequel ils se connaissaient, mais croiser un être qui en vous veux pas nécessairement du mal de prime abord, suffit parfois à créer des liens.

La jeune fille resta songeuse quelques courts instants, avant de secouer la tête et de sourire au jeune mutant qui se tenait en face d'elle, sa poupée inanimée serrée contre lui :

- Sûr la couture c'est pas simple. Surtout par les temps qui courent.

Elle avait gobé ? Heiks n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait vraiment gobé le coup de la couture comme excuse valable ? Eh bien, elle ne lui attirerait pas d'ennuis, ainsi.

Oui, voilà..., renchérit-il, en caressant un peu les cheveux de sa poupée du bout des doigts.

Il lui avait demandé si elle allait quelque part. Mais pourquoi ? Pourquoi, diable ? Elle ne semblait pas dangereuse du tout. Quel intérêt représenterait-elle ? Heiks ne le savait pas, mais il ne voulait pas être seul. Peut-être qu'elle était juste quelqu'un qui était utilie comme compagnon de voyage ?

-Non, je cherchais...de l'eau. Avoua t-elle. Est-ce que je peux venir ?

Je... Je ne sais pas...

Il se demandait si les punks l'accepteraient. Elle n'était pas des leurs, on ne savait pas qui elle était. C'était peut-être une espionne ? Une espionne ? Ele n'y ressemblait pas... Il baissa les yeux vers sa poupée.

*Et toi, qu'en penses-tu ?*

Il les releva sur la jeune fille.

Je ne te promets pas qu'ils te laisseront partir. Mais je veux bien que tu m'accompagnes, oui. Peut-être qu'ils te donneront de l'eau, s'ils en ont trouvé il y a peu et que les réserves sont suffisantes...

Il n'était vraiment pas très diplomate. Comment pourrait-elle avoir envie de venir, alors qu'il venait de lui expliquer qu'ils allaient peut-être la tuer en tant que danger potentiel... Même s'il en doutait... Heiks était quand même le seul survivant du massacre...

Si tu viens, sache que ferai tout pour qu'il ne t'arrive rien..., se rattrappa-t-il comme il put.