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 Bribes de l'oublié

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AuteurMessage
Janus

Janus


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Personnage: Remizov Del Horta
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MessageSujet: Bribes de l'oublié   Bribes de l'oublié EmptyVen 29 Jan - 0:41

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La porte a été défoncée, et pend lamentablement. On n'y trouve plus que des ombres, des armes enrayées, et parfois, un petit trésor oublié par les personnes qui y sont passées avant. Il paraît qu'un cadavre d'extra-terrestre y est caché... Les rumeurs, alors...

Bribes de l'oublié On_The_Street_Series_1

Le groupe de punk venait de passer, mais la prudence lui recommanda d’attendre encore une bonne minute avant de sortir de sa cachette. Bien qu’étant nullement effrayé de devoir entamer un combat, il préférait s’abstenir. Il était seul et surtout bientôt arrivé.
Le groupe de punk était suffisamment loin maintenant. Descendre la rue, tourner à droite, couper par la petite ruelle, encore à gauche… Dire que certains osaient croire qu’il aurait peur de s’aventurer seul dans le centre ville… Finalement, il arriva devant la ruine qu’il était venu explorer. Sur la façade noircie, des lettres métalliques annonçaient qu’il s’agissait du commissariat. Jadis d’un bronze étincellent, la rouille leur avait enlevé toute leur prestance, signe que ce lieu autrefois si respecté n’était plus qu’une ruine oubliée. La porte principale pendouillait lamentablement, quelle ironie pour un endroit où beaucoup se trouvaient enfermés quelques heures derrière d’autres portes pour avoir un peu trop bu ou insulté un agent. D’un pas décidé, il s’engouffra à travers l’entrée, armé d’une simple lampe torche.
L’intérieur était beaucoup plus rempli qu’il ne l’avait imaginée. Outre les bureaux retournés et (autres) armoires fracassées, de nombreux dossiers jonchaient le sol, donnant l’illusion qu’il restait encore beaucoup de trésors à piller, illusion qu’il espérait n’être qu’impression. Bien que ses camarades ganstas lui assuraient qu’il n’y avait plus rien d’intéressant, il s’agissait tout de même de l’un des endroits où il avait le plus de chance de trouver des armes et des munitions. Le souvenir de ses dernières discutions le fit sourire. Outre ceux qui étaient persuadé qu’il perdait son temps, beaucoup croyaient qu’un cadavre d’extra terrestre y était caché, certains étaient même persuader que l’alien n’était pas vraiment mort et cherchait à piéger quiconque s’approcherait.

Alors qu’il fouillait sous un tas de feuilles, un bruit l’alerta, et d’un rapide mouvement il se retourna, éclairant le lieu où il l’avait entendu. Rien, probablement un courant d’air. Rien non plus sous les feuilles qu’il venait de déplacer. Il s’apprêtait à se lever pour fouiller les tiroirs d’un bureau lorsque le doute commença à s’insinuer en lui. Était ce vraiment le vent ? Et s’il n’était pas seul ? L’histoire du cadavre était bien évidement absurde, mais pas l’hypothèse d’une personne cherchant un refuge, ni celle d’une autre personne recherchant la même chose que lui. Et s’il s’agissait d’un punk cherchant le meilleur moment pour lui porter un coup fatal ? Par acquis de conscience, il entreprit de faire un tour des lieux pour vérifier qu’il était bien seul. Il ne ressentait aucune peur mais un peu de prudence était toujours la bienvenue. Quittant les bureaux, il s’engagea dans un long couloir contenant plusieurs cellules destinées aux gardes à vues. Tandis qu’il s’accroupissait pour vérifier que personne ne se cachait sous la couchette, on n’était jamais trop prudent, il se demanda soudainement si le verrou de ces cellules était toujours fonctionnel. Et si le verrouillage était automatique ? Il suffirait d’un courant d’air pour claquer la porte et l’enfermer. Il s’amusa à imaginer la peur des partisans du paranormal lorsqu’ils ne le verraient pas revenir. A nouveau, un large sourire se dessina sur son visage, mais il ne fut que de courte durée car une pensée bien plus inquiétante traversa son esprit : et si le punk attendait justement ce moment pour l’enfermer ? Se relevant d’un bond, il jeta sa lampe en direction de la porte pour assommer l’éventuel adversaire et se précipita hors de la cellule un couteau à la main. Personne. Ou tout de moins il ne voyait personne. Rangeant son arme, il ramassa sa lampe, se jurant de prendre davantage de précautions. Puis il lui sembla soudainement absurde qu’un punk tente de l’attaquer par surprise. Tout d’abord, comme lui avait longuement répété d’autres ganstas, le commissariat avait déjà été fouillé maintes et maintes fois, elles étaient donc de plus en plus rares. De plus la rumeur de l’extra terrestre limitait davantage les visites. Et puis surtout, si un punk était réellement présent et voulait en découdre il l’aurait déjà attaqué, il en avait eu l’occasion plusieurs fois et n’avait aucune raison de se cacher. A moins bien sur qu’il ne s’agisse pas d’un banal punk, mais d’une personne ayant réellement des raisons de se cacher. Il avait de nombreux rivaux au sein de sa caste, plusieurs d’entre eux s’étaient moqués de lui en apprenant qu’il tenait à rechercher des armes ici. Certains l’avaient même provoqué, affirmant qu’il n’aurait pas le courage, de traverser le centre ville seul, armé d’un simple couteau, et d’explorer le bâtiment en solitaire. Lui, avoir peur… ? C’était tout bonnement absurde, et il l’avait maintes fois prouvé au combat, refusant toujours de fuir. Mais si ses provocations avaient justement pour but de l’inciter à venir seul ?
Machinalement l’intrépide revint vers les bureaux, l’inquiétude commençait à le ronger. Il ouvrit quelques tiroirs sans même regarder ce qu’il y avait à l’intérieur, tellement ses pensées l’obnubilaient. Il connaissait au moins une dizaine de personnes qui rêveraient de lui faire la peau, mais qui ne pouvaient se permettre de le tuer en pleine banlieue. A l’inverse, le centre ville était beaucoup plus propice, il serait très facile d’accuser un punk quelconque pour éviter toute vengeance.
Ses sens étaient en alerte, guettant le moindre signe d’attaque. Il comprenait à présent l’intérêt qu’avait son agresseur à se cacher : s’il se montrait, sa cible se douterait de quelque chose et pourrait riposter à temps. Mais ce que son agresseur n’avait pas prévu, c’était que la cible en question était bien plus maligne que lui, et que même sans le voir il était prêt à riposter, oui il l’était.
Il venait de déplacer la même pile de dossier pour la troisième fois, et ses mains tremblaient légèrement. Il devait se ressaisir au plus vite, il était impératif de ne montrer aucun signe de peur à celui qui l’observait dans l’ombre. Par sécurité, il traversa la pièce, baladant sa lampe torche partout, faisait mine de rechercher quelque chose. Personne et il arrivait déjà face à l’autre mur, où il serait obliger de simuler une nouvelle fouille pour faire croire à son agresseur qu’il ne se doutait de rien. Mais s’il profitait de ce moment pour frapper ? Encore une fois, il repensait à ce qu’on lui avait dit sur ses chances de trouver une arme. S’il rentrait bredouille, personne ne douterait de sa fouille minutieuse, et si celui qui l’avait piégé ne pourrait même pas le démentir sous peine de perdre son anonymat et d’en subir les conséquences.
Il entendit un nouveau bruit, très similaire au premier, encore le vent? Dans le doute, il préféra partir.




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Je venais d’arriver en ville à l’époque, alors que notre pays n’était en guerre que depuis quelques mois. Ma brillante femme a été mutée « pour l’effort de guerre » dans cette ville qui était encore éloignée du front. Sans nul doute que son travail était précieux pour l’État puisque je n’eus aucun mal à obtenir une autorisation pour la suivre au lieu de partir au combat. C’est ainsi que je pris la place de l’ancien commissaire qui lui, était parti défendre sa nation, comme tant d’autres.
La première soirée lorsque elle rentra ma femme semblait désorientée, mais souriante et avec une étrange lueur dans le regard. Son nouvel emploie dans la recherche militaire avait de quoi fasciner la profonde curiosité qui sommeille dans chaque scientifique, tout en leur offrant accès à une technologie de pointe dont peu osent rêver, le privilège auquel elle avait accès l’excitait au plus haut point. Mais le projet de l’armée était beaucoup trop invraisemblable pour que sa raison suive sa pulsion. On pouvait voir en elle ce doux paradoxe de l’enfant rêvant de la récompense qu’il savait impossible. Je me souviens encore de cette nuit qu’elle passa à rire de l’utopie d’un tel projet dont, selon elle, les simples prémices ne pourraient être sérieusement envisageables que dans plusieurs décennies. Ce soir là, elle me parla de techniques de manipulation génétique bien plus avancées que tout ce que l’on connaissait, de modifications de l’intégralité de l’ADN d’un organisme mature contenant plusieurs milliard de cellule. Ce soir là, je la vis rire d’un objectif tout aussi ambitieux que naïf, rire d’elle-même qui malgré cela souhaitait y participer, rire d’un rire cristallin. Ce soir là elle rit, un rire véritable, sûrement son dernier.
Dès le lendemain elle était bien moins joyeuse. La curiosité avait laissé place à un teint blafard et son scepticisme semblait l’avoir quitté en arrachant une partie de son âme. A l’époque, elle refusa de me raconter les détails de ses recherches, allant jusqu’à invoquer le secret militaire. Elle me révéla juste que les hypothèses étaient bien plus avancées qu’elle ne l’aurait cru, et qu’elle ne pourrait pas se permettre de rentrer tous les soirs.

Le temps passait, et en ville chacun essayait tant bien que mal de vivre de la façon la plus « normale » qui soit. J’avais réussi à me faire respecter en tant que commissaire, mais l’effort de guerre ayant considérablement réduit les effectifs des forces de l’ordre, nous étions surchargés de travail. Par ailleurs une majorité des femmes, qui pour le cas improbable où elles ne seraient pas encore veuves, n’étaient simplement pas suffisamment vivante pour être qualifier de femmes, voyaient d’un très mauvaise œil ceux qui n’étaient pas partis au front pour une raison quelconque. Plusieurs « incidents » éclatèrent de façon de plus en plus régulière. Un sentiment d’insécurité commençait à planer sur nombres d’habitant de la ville, peur amplifiée par la propagande qui renforçait les convictions des plus patriotiques. Les pacifistes vivaient dans leurs craintes, et les nationalistes zélés sombraient dans la paranoïa accusant leur voisin de ne pas être mort au combat à la place de leur famille. Mais ce qui terrifiait tout le monde était l’avancée des troupes ennemies. Chaque jour, de nouvelles villes se faisaient bombarder, chaque jour l’illusion de sécurité, d’être loin des combats s’estompaient.
Seule ma femme semblait n’avoir que faire de la guerre. Elle semblait d’ailleurs n’avoir que faire de tout. J’avais l’impression que son travail lui arrachait toute trace d’humanité et que seule un automate revenait de temps en temps dormir à mes côtés. Nul doute, à son visage, que l’épuisement la rongeait, mais elle ne s’en plaignait pas, comme si elle n’en avait plus la force. Chaque fois qu’elle revenait, la même routine recommençait, les mêmes gestes mécaniques. Elle ne mangeait plus pour se nourrir, mais parce qu’elle y était organiquement forcée. Elle ne dormait plus pour rêver, c’était juste une tâche dont elle ne pouvait s’extraire. Puis elle repartait, vers ce travail qui lui avait avalé toute sa curiosité
Puis vint cette fameuse nuit, les premier bombardements, la guerre nous avait rattrapé. Cette même nuit ma femme était rentrée à la maison, malgré les explosions. Pour la première fois depuis de longs mois sont visage était redevenu expressif, comme si elle avait récupérer une humanité. Mais une humanité triturée, ronger, brisée, lacérée, déchiquetée. Sa raison semblait l’avoir complètement quitté. Elle disait des choses incompréhensibles, tantôt murmurant, tantôt hurlant, passant de la peur à la folie, et de la folie à une assurance qui en était presque épique. La rigueur scientifique que je lui connaissais si bien semblait n’avoir jamais existé.
Ignorant mes supplications, elle refusait de venir s’abriter dans la cave, faisait fi des bombardiers planant sur nos têtes. Il serait d’ailleurs plus juste de dire qu’elle semblait m’ignorer, comme si je n’étais qu’un simple observateur ne pouvant intervenir. Dans ses propos désordonnés, elle me parlait de mort, beaucoup de mort. Je cru d’abords qu’elle se référait à la pluie d’obus, puis elle parla d’expériences trop précipitée, d’hôtes qui ne survivraient pas, d’objet d’étude qu’on ne pourrait contrôler. Je finis par comprendre qu’elle voulait absolument aller sauver des choses enfermées dans son lieu de travail, et elle voulait partir maintenant, oubliant les bombardements.




Le clochard interrompit brutalement son histoire dans un crachat de sang. Son teint si calme il y quelques secondes était à présent livide, son regard hébété indiquait qu’il n’avait plus aucune notion du temps ni aucuns repères. Dans un effort qui semblait infini, il leva son visage tremblant et bavant vers l’inconnu, ses yeux tentaient tant bien que mal de fixer une image quelconque.
-Qui êtes-vous ?
L’étranger lui injecta une nouvelle dose du sérum par la veine, un mélange de penthotal et plusieurs substances hallucinogènes, plus communément appeler sérum de vérité. La drogue était très puissante et accompagner de nombreux effets secondaires provoquant des dommages irréversibles, mais cela n’était qu’un détail. Le seul point noir était que le patient mélangeait facilement souvenirs enfouis et délirer psychédélique, parfois une simple anecdote infondée entendu d’une oreille discrète pouvait donner lieu à des histoires mirobolantes.
-Avez-vous rencontré ces objets d’études ?



J’avais du mal à y croire, on avait réussi à revenir au commissariat. Ma femme ignorait toujours les bombardiers, et l’inconnu que l’on avait récupéré semblait ignorer ce qu’ils signifiaient. L’image de ses « objets d’études » me hantait encore, tant de corps flottant dans ces liquides, leurs visages hébétés. Ma femme faisait d’ailleurs une nouvelle crise, avec ce mélange de sentiments opposés qui se succédaient sans cesse. Elle était triste, mais aussi en colère, puis déçue, résignée et plus déterminée encore, tout un défilé de sentiments déplorant le fait de ne pas avoir pu sortir les autres. Elle disait qu’il était encore trop tôt et que les sortir provoquerait leurs morts. Mais surtout, ses plaintes étaient ponctuées par ce rire qui n’avait rien d’humain.
A sa manière, l’homme que l’on avait ramené n’accordait aucune importance au danger omniprésent. Il semblait découvrir le monde, mue par la même curiosité qu’animait si souvent mon épouse. Cette curiosité qui avait fait perdre la raison de l’une, et ôtait la prudence de l’autre. Par chance il semblait porter un profond respect à ma femme qu’il suivait sans mot dire.
Sur le chemin du retour ma femme m’avait brièvement raconté que les études de l’ADN non codant avait permis de donner des capacités spéciales aux objets d’études, et celui qui nous suivait avait un contrôle sur les zones cérébrales pouvant faire ressurgir la peur la plus terrifiante de chacun de nous, ou quelque chose du genre. En temps normal, j’aurais eu du mal à la croire, mais son comportement des derniers jours et surtout tout ce que j’avais aperçu dans le laboratoire m’incitait à considérer cela comme vrai. Si cela l’était vraiment, j’étais rassuré qu’il lui obéisse tranquillement.
Un bruit sourd retentit, un obus venait de tomber sur un bâtiment voisin. Je me pressais de conduire l’étranger vers une cellule du sous-sol, où ma femme espérait qu’il serait bien caché. J’avais hâte de parcourir les derniers mètres nous séparant de l’escalier : si un obus tombait sur le bâtiment, nous avions plus de chances d’en réchapper en étant cachés au niveau inférieur. Mais l’homme semblait fasciné par le bruit de l’explosion et je dus presque le traîner pour l’obliger à avancer.
Finalement, on était arrivé à l’étage inférieur. Plusieurs personnes, dont certains membres de mon unité y avaient trouvé refuge. A notre arrivé, plusieurs regards étonnés se tournèrent vers l’étranger : depuis notre escapade du laboratoire, il était toujours entièrement dévêtu.




Une quinte de toux soudaine interrompit le miséreux qui se mit à vomir d’importantes quantités de sang. Revenant à la réalité, il essayait de se rappeler où il était. Un voile noir lui obscurcissait la vue, il avait soif. D’une main tremblante, il cherchait à tâtons sa précieuse bouteille d’eau. Un bruit attira son attention et il regarda sans sa direction. Au prix d’un effort incommensurable, il combattit le voile noir pour y voir plus clair. Mais plus il s’efforçait de maintenir une vision correcte, plus il se sentait défaillir. Le voile s’estompait peu à peu laissant place à une image floue. Un éclat l’attira. Concentrant sa vue en ce point il essayait tant bien que mal de rétablir une vision nette. Il réussit finalement à distinguer un petit crucifix argenté, mais maintenir sa vue demandait beaucoup trop d’énergie, il se sentait au bord de l’inconscience. Résigné, il s’effondra, abandonnant tout effort. Le voile noir revint aussitôt mais au moins, il n’était plus sur le point de s’évanouir.
-Il y a quelqu’un ?
L’inconnu en avait suffisamment entendu, il était inutile de gâcher une nouvelle dose de sérum. De toute façon, le mendiant n’y survivrait pas bien longtemps.
D’un geste volontairement lent l’homme sortit un objet enveloppé d’un vieux tissu taché de sang de sa poche qu’il posa précautionneusement au sol.

- « Et puis l’Homme dans son arrogance continua de défier le Créateur, et dans son insouciance voulue imiter le Tout-puissant en donnant vie à de nouvelles créatures. » Il n’y a pas pire brebis que celles tentatrices qui conduisent les autres vers le pêcher, car elles le font en leur âme et conscience. On ne peut dès lors les ramener sur le droit chemins et il importe donc de les abattre pour le bien du troupeau.
Tout en parlant il déplia l’étoffe avec des mouvements confinant au rituel, faisant apparaître un poignard qui semblait tout à fait banal. Étincellent de propreté ce dernier contrastait avec le textile qui l’enveloppais.
-Mais n’ait crainte, tu n’as fait que suivre la tentatrice, ton âme peut encore être sauvée.
Tout en précautions, il caressa de la main droite la poignée de l’arme avec une douceur infinie, comme s’il s’agissait d’un enfant fragile.
-"La marche des vertueux est semée d'obstacles qui sont les entreprises égoïstes que fait sans fin surgir l'œuvre du Malin.
Toujours aussi lentement, il leva l’arme au niveau de son cœur, la lame levée vers le ciel. D’un habile mouvement de poignet, il la tourna vers le sol.
-Béni soit-il l'homme de bonne volonté qui, au nom de la charité, se fait le berger des faibles qu'il guide dans la vallée d'ombre de la mort et des larmes… Car il est le gardien de son frère et la providence des enfants égarés.
Puis la main gauche enveloppa la droite autour de la poignée. Fermant les yeux il inclina la tête embrassant ses mains.
-J'abattrai alors le bras d'une terrible colère, d'une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu.
Il releva sa tête. Rouvris ses yeux. Puis leva l’arme au dessus de sa tête.
-Et tu comprendras pourquoi mon nom est l'Éternel lorsque sur toi s'abattra la vengeance du Tout-Puissant…"
Puis d’un coup sec il abattit la lame sur le cœur du miséricordieux, dont le dernier soupir accompagna les paroles sacrées.

In nomine Patris, et Filis, et Spiritus Sanctis.
Amen.
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